Edito

Vous me connaissez, en temps normal, mon petit éditorial prétentieux se la joue dazibao dadaïforme.
Mais cette année, on ne rigole pas : Max la Menace vise la Culture, et il a l’air très méchant…
Il faudrait profiter de la bouffée d’air « Marseille capitale culturelle » comme de la cigarette du condamné pour camoufler un bref instant (jusqu’au 31/12/13) le retour en Europe d’un hyper-populisme anti-intellos, anti-bobos, anti-journaux, anti-VO, anti-écolos, bref, anti-tout… Anti-Culture. Les pauvres se farcissent la télé-réalité, les nouveaux riches la leur vendent, les anciens riches se posent en cerbères des Grandes Oeuvres de l’Humanité (forcément, c’est à eux), les ados se font refiler des trucs pour les ados, et, pathétiques, les vieux essayent d’avoir l’air jeunes, pendant qu’en toute tranquillité les monopoles des loisirs piétinent les Droits Culturels, et que l’Europe se coupe en deux, Nord contre Sud ! Max la Menace saute sur l’occasion, et sous couvert de soi-disantes économies (qui croira un instant qu’annuler le zéro virgule quelque chose du budget de la Culture remboursera les dettes de l’État ?), il attaque la dignité, le libre-arbitre de chacun…
Regardons les choses en face : les fous de musique, les amoureux des Arts, les défenseurs des Droits Culturels, les combattants de la paix, personnages responsables s’il en est, économes, prospectifs, réalistes (no peace, no business), n’ont pas le choix : il faut impérativement résister à ce semeur de tempêtes.
Adoncques, cette année, voyons plutôt MIMI comme une sorte de camp d’entraînement : finis les marivaudages de plage, les ritournelles de charme, la crème solaire, les tongs et les bikinis… Vous êtes les Forces Spéciales de la Culture ! Ici, on crapahute, on rampe sous les barbelés, on se prépare au milieu hostile… Endurcissez-vous, c’est la Guerre Sainte pour la diversité culturelle… Ça va bouillir !

Ferdinand Richard
Directeur de l’A.M.I.