La seconde mer en Méditerranée, c’est la poésie. Les vagues de mots y prennent une vitesse de tsunami, et rendent les murailles fragiles comme des pages de journaux.Rodolphe Burger, l’homme de Kat Onoma, chante l’hébreu d’un des plus beaux textes d’amour, le Cantique des Cantiques (4ème siècle avant JC, « tes seins sont comme deux faons, jumeaux d’une gazelle »), et l’arabe de la submergeante nostalgie du palestinien Mahmoud Darwich (20ème siècle après JC, « Ici, entre les débris des choses et le rien, nous vivons dans les faubourgs de l’éternité »).
Rien n’échappe au bel Iraka (21ème siècle après JC, « tu voulais le costard du patron, mais ça, ça se lit dans les yeux »), slameur hors piste, adepte du flow bleu. A lui tout seul, il est un des ports de Marseille, caverne ouverte sur mon intérieur.